Le phénomène de la fuite des cerveaux tunisiens va connaître une hausse considérable à l’avenir sous l’effet des avantages et privilèges  offerts par les pays d’accueil, affirme le direceteur général de l’Observatoire national des migrations, Abderraouf Jemal.

Dans une interview à Africanmanager , il a  expliqué que " nous nous attendons à une augmentation du flux migratoire surtout en ce qui concerne la fuite des cerveaux notamment pour les spécialités de l’ingénierie numérique et de la médecine. En fait, nombreux sont les facteurs qui pussent ces catégories vers l’exode , citant en premier lieu ceux à caractère  économique et social, en plus du manque des domaines de formation, de recherche, et tout naturellement les conditions professionnelles qui sont devenues incompatibles avec leurs ambitions."

Il a souligné que les pays qui attirent ces migrants en col blanc, comme l’Allemagne et la France, œuvrent à développer de nouveaux projets afin de leur faciliter la vie professionnelle, outre le fait  qu’ils offrent des salaires élevés et des conditions de travail confortables. Par conséquent, le médecin ou l’ingénieur en Tunisie se retrouve sous l’emprise  d’une forte impulsion d’aller travailler sous d’autres latitudes.

De nombreuses études ont démontré que la crise sanitaire et la propagation de l’épidémie de Covid-19 ont  déterminé les pays européens à  recruter davantage pour répondre aux  besoins  exprimés par des secteurs tels que ceux de l’ingénierie numérique et de la médecine.

A cet égard, Jmal a appelé les acteurs impliqués dans ce domaine au niveau national à réfléchir à l’amélioration des conditions de travail de ces compétences et à négocier avec les pays étrangers pour contribuer à la formation académique de ces groupes à travers des coopérations pour créer des facultés sous cotutelle, par exemple.

 

L’impératif d’une approche globale

 

Il a également souligné la nécessité de négocier avec les pays de l’Union européenne pour intégrer et inclure dans  leurs efforts de recrutement  des professionnels et d’autres spécialités manuelles, trouver des solutions pour les immigrés clandestins et régler leur situation de manière plus souple. De point de vue stratégique, Jmal a affirmé que ce dossier concerne plusieurs parties prenantes aussi bien au niveau national, international, maghrébin, africain qu’européen.

Dans le même contexte, il a évoqué l’importance d’une approche globale dans le domaine des relations internationales afin de freiner la fuite des cerveaux et de  gérer  le dossier migratoire en général dans l’intérêt bien compris de toutes les parties..

En termes de chiffres, le responsable de l’Observatoire national des migrations a indiqué qu’un million et demi de Tunisiens résident à l’étranger. Selon la dernière étude menée par l’institut pendant la période de la crise sanitaire, environ 36 000 Tunisiens quittent le pays chaque année pour plusieurs raisons, dont les plus importantes sont économiques et sociales.

Les migrations, selon lui, ne se limitent pas seulement aux migrations de Tunisie vers un autre pays, car la Tunisie connaît aussi des migrations entrantes, autrement dit l’immigration. En effet, le nombre de migrants venant en Tunisie, en provenance notamment de l’Afrique subsaharienne, a augmenté ces dernières années pour atteindre environ 35 000 en 2014, alors que leur nombre a grimpé à 53 000, selon d’autres statistiques plus récentes. Certains d’entre eux exercent un travail, alors que d’autres attendent une opportunité d’émigration vers un pays européen.

 

Revue de presse - Source : African Manager 

 

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