Créer une structure de coordination et de médiation associant pouvoirs publics et secteur privé, qui soit l’interlocuteur unique des entrepreneurs issus de la diaspora, leur faciliter l’accès au financement et développer les réseaux d’affaires, telles sont les principales propositions formulées par la Conect, pour améliorer la contribution de la diaspora tunisienne à l’entrepreneuriat et l’investissement productif en Tunisie.

Ces recommandations ont été présentées lors d’un atelier de plaidoyer organisé, à Tunis, par la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie, sur le thème «La diaspora tunisienne au service de l’investissement productif».

Le coordinateur du projet «DiafrikInvest», Aurélien Baudoin, a indiqué à cette occasion que «ces propositions ont été élaborées par la Conect et Anima Investment Network, dans le cadre du projet DiafrikInvest, financé par l’Union européenne. La première proposition concernant la création d’une structure de coordination et de médiation aura pour mission d’identifier les talents et compétences installés à l’étranger, de structurer leurs liens avec la Tunisie, d’assurer une meilleure coordination et efficacité des dispositifs d’accompagnement de la diaspora, de l’informer sur les opportunités d’affaires et les procédures d’investissement et de mettre en œuvre une stratégie de marketing territorial».

S’agissant de la deuxième proposition, Baudoin a expliqué qu’«il s’agit de mettre en place de nouveaux mécanismes financiers dédiés à l’investissement, à travers la création d’un fonds destiné aux entrepreneurs de la diaspora dans le cadre du fonds de fonds développé par la Caisse des dépôts et consignations, la création d’un club de banques et institutions financières associées afin de proposer des conditions préférentielles aux entrepreneurs de la diaspora, la création d’un fonds d’investissement de la diaspora tunisienne pour orienter une partie de leur épargne vers les prises de participation dans des projets privés...».

La troisième proposition relative au développement des réseaux d’affaires pourrait être concrétisée, selon Baudoin, «à travers la création d’un statut d’ambassadeur économique au sein des réseaux d’affaires de la diaspora, la connexion des entrepreneurs de la diaspora aux réseaux d’entrepreneurs locaux et le développement d’accompagnement entre pairs ( de type tutorat) des entrepreneurs de la diaspora par des entrepreneurs résidant en Tunisie».

Dans son intervention, Fehd Trimech, chargé de mission auprès du ministère des Affaires sociales, a souligné que « sur les 4 milliards de dinars transférés par les TRE en 2017, seulement 3% ont été traduits en projets de développement. Soit une très faible proportion qui reflète un problème d’information et d’incitation vis-à-vis de la diaspora tunisienne».

Il a par ailleurs précisé que les «projets lancés par les TRE en Tunisie emploient en moyenne 4 personnes, ce qui signifie qu’il s’agit de très petits projets, dénotant une certaine hésitation des TRE à investir en Tunisie».

Toujours selon lui, «cette hésitation a poussé les structures chargées de la diaspora à réagir. Sur les 12 derniers mois, le secrétariat d’Etat à l’Immigration et l’Office des Tunisiens à l’étranger ont signé trois conventions avec la Poste Tunisienne, Attijari bank et la BH pour proposer de nouveaux produits tunisiens et de nouvelles solutions d’accompagnement au profit de la diaspora».

Il est à noter que le projet DiafrikInvest, financé par l’Union européenne et coordonné par Anima Investment Network, en partenariat avec Acim (France), la Conect (Tunisie), Start-up Maroc (Maroc) et le CJD (Sénégal), a pour ambition d’accélérer la mobilisation des hauts talents, des entrepreneurs et des investisseurs de la diaspora pour dynamiser les relations d’affaires entre l’Europe, le Maroc, le Sénégal et la Tunisie.

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