L’Observatoire National des Migrations (ONM) a organisé aujourd’hui, lundi 3 décembre 2018, un atelier de restitution pour présenter les résultats de l’étude réalisée dans le cadre d’un partenariat avec Terre d’Asile Tunisie (TAT) et intitulée « Attentes et satisfaction des étudiants subsahariens en Tunisie : Des portes qui s’ouvrent, des opportunités à saisir » au siège du Ministère des Affaires Sociales.

Cette étude, qui a été réalisée à la base d’un échantillon de 75 étudiants subsahariens de 17 nationalités ayant une moyenne d’âge de 26 ans, a montré que la majorité des étudiants sont hommes (70%) et que La Tunisie représente, pour la grande majorité d’entre eux, la première expérience à l’étranger. La quasi-totalité de ces étudiants subsahariens maîtrisaient le français avant bien que 93 % avaient une langue maternelle différente. Seulement 29% parlaient ou comprenaient l’Arabe avant d’arriver en Tunisie. Selon cette étude, les facteurs principaux qui ont motivé les étudiants au choix de la Tunisie pour mener leurs études qui consistent à la présence de connaissances en Tunisie, ou la recommandation faite par des proches (37%), la bonne réputation des études en Tunisie en général ou d’une formation spécifique (26%) et l’obtention d’une bourse spécifiquement pour la Tunisie (23,3%).

Concernant le taux de satisfaction quant au contenu et à la qualité de l’enseignement, près de la moitié des étudiants trouvent les matières suivies très intéressantes, l’autre moitié les trouve assez intéressantes. Seuls 5% estiment qu’ils ne correspondent pas à leurs attentes : la plupart de ceux-ci sont des élèves qui ont été mal orientés. Toutefois, le principal problème évoqué par les étudiants quant à l’enseignement est la langue arabe utilisée lors des cours. 55% trouvent que ce point pose des difficultés surtout que les professeurs recourent très fréquemment à la langue arabe lors de leur exposé, ou lorsqu’ils répondent aux remarques des élèves tunisiens, elles-mêmes faites en arabe.

Interrogés sur le degré de leur bien-être au sein de leur milieu universitaire, la plupart des étudiants subsahariens (45 %) se sont sentis bien accueillis, voire très bien accueillis, par les étudiants tunisiens de leur faculté. On compte tout de même que près d’1 étudiant sur 5 qui a perçu cet accueil comme mauvais.

Pour évaluer la satisfaction globale et l’intégration de ces étudiants par rapport à leur vie universitaire, 82,2% se sentent bien intégrés dans leur faculté. Seuls 9,6% ne s’y sentent pas intégrés. Une minorité a évoqué quelques facteurs qui empêchent l’intégration comme l’isolement, le manque de contacts avec les autres étudiants, la difficulté de s’orienter en raison du manque d’informations reçues, notamment en raison de la langue ou le  manque de confiance envers l’administration de la faculté.

Concernant le degré d’intégration à l’entourage et la vie sociale, 100% des personnes interrogées disent avoir des amis dans ce pays. Ils les rencontrent via trois  principaux canaux : la faculté, l’association communautaire, et enfin les lieux de vie et de loisirs (foyer, immeuble, cafés, etc.). La plupart des étudiants subsahariens (69%) se sentent bien intégrés en Tunisie, ils déclarent se sentir bien entourés et mènent leurs vies sans obstacles majeurs…

Toutefois, cette étude évoque plusieurs difficultés rencontrées par les étudiants interrogés. Outre les difficultés liées à la langue évoquées par une majorité des étudiants, 68% des étudiants déclarent avoir déjà rencontré des problèmes au niveau du dépôt ou du renouvellement de leur carte de séjour. La limitation des moyens financiers constitue également un obstacle important, 76% des boursiers nécessitent une source d’argent supplémentaire à leur bourse pour les dépenses quotidiennes, 92% des étudiants non-boursiers dépendent exclusivement de leurs parents (ou d’un proche) pour financer leurs études. Les 8% restant exercent une activité rémunérée ou disposent d’économies personnelles.

En conclusion, cette étude a montré que la moitié des étudiants sont « moyennement satisfaits », tandis qu’un tiers des étudiants  sont « satisfaits » de leur vie en Tunisie, malgré les difficultés évoqués par eux.  

Style Selector

Layout Style

Predefined Colors

Background Image