L’Observatoire National de la Migration (ONM) a suivi les travaux du séminaire international sur le thème «  Médias et réfugiés : Défis et bonnes pratiques », tenu les 27 et 28 Novembre 2019 et organisé par l’Institut Arabe des Droits de l’Homme, en partenariat avec le Haut-Commissariat des Réfugiés en Tunisie.

Cet évènement, qui s’est étalé sur deux jours, a abordé plusieurs thèmes tels que la représentation des réfugiés dans les médias, la lutte contre la xénophobie, le racisme et l’exclusion, initiatives et bonnes pratiques pour la promotion d’une couverture éthique des questions d’asile… Dans une approche participative, les différents intervenants ont échangé autour du rôle des médias considérés comme des vecteurs d’informations importants notamment depuis la mise en place du Camp de Choucha en en 2011, le cadre juridique et réglementaire des réfugiés, le traitement médiatique et l’approche des droits de l’homme … L’objectif commun était de travailler ensemble pour transformer le discours : pour ne plus parler de « crise » mais d’ «opportunité », et passer de « victimes » à « personnes ayant chacune son histoire, son espoir et son avenir » …

Par la même occasion, l’Institut Arabe des Droits de l’Homme a présenté le « Code de conduite professionnelle sur le traitement médiatique avec les thèmes de la migration et l’asile », réalisé en collaboration avec le Syndicat National Des Journalistes Tunisiens (SNJT). Ce document comporte une première partie sur la terminologie et une deuxième sur les règles relatives au traitement médiatique de ces deux thèmes.

Ce séminaire a été également marqué par la présentation de plusieurs recommandations importantes, à savoir :

• La nécessité de renforcer la capacité des médias pour traiter de la thématique migratoire selon des normes de bonnes pratiques, de manière objective, ouverte, nuancée et pluraliste, toujours dans le respect de la dignité humaine.
• Respecter les cinq principes éthiques fondamentaux du journalisme : exactitude, indépendance, impartialité, humanité et responsabilité.
• Accorder plus d’importance à la terminologie «  correcte » et éviter à tout prix l’emploi de termes qui ont une connotation négative dans le contexte
• Respecter les données personnelles des réfugiés et des demandeurs d’asile et éviter d’utiliser leurs noms, leurs photos ou ceux de leurs enfants d’une façon qui pourrait porter atteinte à leur situation ou à leur humanité.
• Inclure davantage d’individus réfugiés et migrants dans les articles qui les concernent et utiliser plus de citations directes de réfugiés et de migrants (le concept de la narration ou du real story)
• Chercher et partager des informations qui mettent l’accent sur la contribution positive des réfugiés et des migrants et des réfugiés dans les pays d’accueil (intégration économique, sociale et culturelle)